Palais des Congrès du Développement Durable
http://pcdd.free.fr/
(Investigations de LeoMaxx)
Nous pourrions comparer les littoraux et les espaces océaniques au visage de Britney Spears. Sous la couche de joli maquillage saillant se dissimule des lésions irréversibles occassionnées par l'abus de substances toxiques. C'est pareil pour les océans. Derrière les cartes postales et les poissons tropicaux, se présente le paysage le plus dégradé par l'homme. Ce manque de considération pour l'hydrosphère (couche hydrique de notre Terre) pourrait à terme, mettre en péril la survie de l'espèce humaine et a déjà causé la disparition d'une quantité incroyable d'espèces de faune et de flore.
Depuis des décennies déjà, les mers et les océans ont été trop perçus comme de vastes espaces où la dynamique physique permet de renouveller naturellement leur pureté. On sait aujourd'hui que cette thèse est fausse et que les milieux aquatiques, en particulier océanique, accumulent de manière exponentielle les abus des activités humaines. Une ballade sur la plage ou quelques minutes en apnée permettent de prendre conscience de la gravité du phénomène : les fonds marins se détériorent et prennent progressivement la forme de déserts sous-marins. Les océans sont trop souvent considérés comme d'immenses dépotoirs inépuisables où l'on peut se permettre tout et n'importe quoi. Cette pollution continu accueille aussi bien la pollution domestique que industrielle, et ce sans aucune prise de conscience de ses vandales que nous sommes tous. Les fonds marins regroupent tellement de déchets, de laissers-allers et d'objets que Valérie Damidot aurait de quoi redécorer, façon fashion-destroy, toutes les maisons des péquenauds de Nogent-le-Rotrou. Mais outre la collection de bottes Aigle, de vestiges de Renault 5 et de sacs plastiques Super U, les plus gros pollueurs restent sans aucun doute les industries côtières qui utilisent les mers comme un dilluant gratuit et abondant pour leurs déchets productifs.

Les conséquences négatives sur la qualité des espaces maritimes dépassent aujourd'hui l'échelle moléculaire. Les dégats occassionnés par la négligence de l'homme prend une tournure telle qu'un problème de déglutition, dû à la crainte, nous empêche de prononcer clairement le mot "désastre". La faune et la flore des fonds marins sont directements frappés par les effets de la pollution. Le phénomène le plus visible, ce sont ces grandes étendues d'algues vertes qui ressemblent à d'immenses terrains de golf littoraux et qui glissent tellement que Philippe Candeloro pourraient nous y impressionner avec deux ou trois pirouettes. La prolifération de cette espèce invasive est directement issu du rejet de nitrates par les estuaires et liés à l'agriculture intensive. On remarque ces algues notamment en Bretagne comme dans la baie de Saint Brieuc (où les élevages porcins sont légions sur la terre ferme). Plus spécifiquement on observe également la contamination d'espèces de crustacés par des micro-algues toxiques, certainement des végétaux qui ont mutés au contact de détergents en tout genre. Concrètement cette pollution a déclenché des arrétés prefectoriels pour empêcher la commercialisation de certains coquillages (comme les huîtres dans certaines baies, souvenez vous à Arcachon). Mais les poissons et d'autres animaux marins ne sont pas non plus à leur aise dans ce milieu qui devient plus franchement accueillant. « Comme un poisson dans l’eau » prend désormais une tournure plutôt négative. Vous n'aimeriez pas qu'on vous mette une goutte d'eau de javel dans votre café ? Eux non plus...

Mais le principal "désastre" (re-gloups) n'est pourtant pas là. Le plus inquiétant est un constat récent qui préoccupe discrètement les communautés scientiques : il s'agit de la disparition progressive du plancton. Le planction est un ensemble de micro-organismes animaliers ou végétaux (phyto-plancton) qui composent l'eau de mer. Il est en principe présent en très grande quantité dans les océans et fait office de principale ressource alimentaire pour la grande majorité des espèces aquatiques. Sa disparition, vous vous en doutez, aurait des conséquences irrémédiables sur l'ensemble des écosystèmes du globe. Le plancton est considéré comme la base d'alimentation de la vie sur terre. Des théorie pessimistes, mais pas stupides, assimileraient l'éviction de ces espèces à la disparition pure et simple de la faune, maritime comme terrestre. Si nous en sommes encore loin aujourd'hui, la baisse de la densité du planction par mètre cube d'eau de mer, a de quoi nous plomber le moral pour plusieurs jours.

La dégradation dramatique de milieux aquatiques n'est pourtant pas l'affaire de militants endormis. De nombreux groupes et associations se mobilisent pour limiter ces catastrophes aveugles qui ne frappent pas encore assez l'opinion publique. Ainsi de nombreux citoyens font "comme ils peuvent" pour raisonner le français moyen qui n'a pas consience que le pneu crevé de sa Peugeot 205 ne pourra pas faire office de bouée pour les dauphins. Cette protestation citoyenne existe sur Second Life. C'est le cas de Nessy Lupino, militante écologique chevronnée, qui a décidé de faire partager ses craintes par l'intermédiare d'une sim bien connue des joueurs assidus de Second Life : le Fond du Lac. Cet endroit atypique se dessine comme un fond marin où l'on peut faire guiliguili avec les poissons grâce à la paire de branchis fournis gratuitement. Mais ce lieu a aussi fonction de nous informer et de nous sensibiliser.
LeoMaxx Sautereau : Nessy, peux tu nous résumer brièvement ce qu’est le Fond du
Lac ? Nessy Lupino : Le Fond du Lac est un endroit qui permet de faire de la communication sur l’écologie ainsi que sur l’humanisme… Ce lieu y abrite aussi quelques expositions d’art, c’est le cas notamment de l’artiste Frao Ra qui présente ses œuvres actuellement, le buildeur Mo Ames ou encore mon ami Singuert Ballinger. Personnellement, je suis invitée sur cette sim pour contribuer à y faire de la pédagogie. Le groupe « Le Fond du Lac » organise toute sortes d’actions et s’associe avec les groupes AIRE (http://aire-europe.org), les écologistes ainsi que Greanpeace. Le groupe organise des actions ou des conférences mais le lieu est une mine d'info sur Second Life que j’essaie de tenir à jour.
LMS : La fonction du fonc du lac c'est avant tout de faire passer un message politique ?
NL : Pas vraiment politique, c'est un message humain avant tout. Les Verts sont une formation politique, pas le Fond du Lac.
LMS : Es-tu militante dans la vraie vie et participes tu à des actions politiques ?
NL : Oui bien sur. Je milite pour Greenpeace, le réseau « Sortir du nucléaire » (http://www.sortirdunucleaire.org) et j'adhère à une bonne douzaine d'assos et ONG. Mon avatar rl s'est également totalement engagé dans l'exercice de son métier en faveur de l’écologie. De mon point de vue, l'écologie est une question de vie ou de mort de l'espèce humaine, malheureusement à très court terme. Je pense que si rien n'est changé le XXIème siècle sera peut être le dernier. Je ne participe pas à la « deep ecology » : ni ATTAC, ni les partisans de la décroissance par exemple, politiquement, je me sens plus proche de Corinne Lepage (écologiste ralliée au MoDem de François Bayrou). Elle est modérée dans le sens ou elle est centriste mais elle a un point de vue assez extrème sur l'écologie, le développement durable… Elle dénonce la main-mise des lobbies sur la politique et c'est ce qui peut freiner un réel engagement en faveur du développement durable. On fait des lois et des règlements, mais les lobbies empêchent qu'ils soient applicables. Il y a toujours des portes de sorties ou des obligations de moyens et non de résultats.
LMS : Quel est ton point de vue sur le développement durable ?
NL : C'est une question très large! Mon point de vue est que chacun doit agir et vite pour sauvegarder l'espèce humaine sur terre. Le développement durable est une nouvelle façon de vivre et de consommer mais pour l’instant, nous vivons encore pour la plupart dans des démocraties et chacun est donc responsable de son propre engagement. Je pense que le Grenelle de l'environnement est une grande chance, si ce qui a été vu peut être réellement mis en place. Par contre nous avons un retard de 15 à 20 ans en France.

LMS : N'est ce pas une erreur d'amalgamer trop souvent le développement durable avec l'écologie ?
NL : Le terme écologie est galvaudé, mais le développement durable aussi, alors c'est vrai qu'aujourd'hui je préfère utiliser écologie, par dépit peut être.
LMS : Parle moi un peu plus de tes partenariats avec d’autres groupes écologistes
NL : Le groupe ecolo Green Team est plus en relation avec les autres pays, USA par exemple. Nous menons de nombreuses actions communes avec AIRE, les Verts et Green Team, la bibliothèque francophone nous soutient également et d'autres encore. La coopération francophone relaie nos infos.
LMS : Nessy, je te remercie d’avoir répondu à ces quelques questions J
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LeoMaxx Sautereau