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Une Nouvelle Muraille Pour La Chine… (Ecologie par Fuyumie)

Une nouvelle saison débute chez nous, le printemps. Deux choses sympathiques arrivent avec lui, la première, le chocolat (enfin pour ceux qui fêtent les cloches) et la deuxième c’est le renouveau de la nature (quoiqu’en ce moment c’est à se demander vu la quantité de neige…). Oui mais voila, dans certains endroits ce n’est pas la verdure qui pousse mais plutôt le sable.

 

En effet, depuis quelques temps déjà, et ce d’Est en Ouest  le nord de la Chine connaît une désertification galopante. Un tiers du pays est désormais recouvert de sable qui continue de progresser de l’ordre de 2500Km² par an. Le désert de Gobi en Mongolie intérieure, qui menace sérieusement la capitale, Beijing, a gagné a lui seul plus de 52 000km2 de 1995 à 1999. Il ne resterait que 800 000 Km² de verdure à l’échelle nationale situé à l’extrême Nord et au Sud du pays.

 

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Actuellement de plus en plus de tempêtes de sable touchent de grandes villes comme Beijing ainsi que leurs alentours provoquant de nombreux effets sur les populations locales tels de fortes irritations oculaires, troubles respiratoires ou tout aussi gênant, mais moins dramatique sur le plan sanitaire, le fait de devoir désensabler le devant de leur porte.

 

Les tempêtes de sable frappent davantage la campagne. Les paysans voient leurs habitations et leurs terres disparaître sous le sable. D'après la Banque de Développement Asiatique, dans la seule province du Gansu, plus de 4000 villages pourraient ainsi disparaître à court terme. La Chine compte déjà 110 millions d'habitants directement touchés par la désertification.

 

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A part les 100 millions de paysans ayant émigré vers les centres urbains au cours des deux dernières décennies à la recherche de travail, un nombre grandissant doivent maintenant quitter leurs terres ancestrales pour des raisons environnementales. Les conséquences économiques se font maintenant considérables, de 8 à 12% du PNB s'envolent annuellement en particulier pour l'aide aux sinistres et la reconstruction des infrastructures. La désertification en Chine commence également à se sentir à travers le globe avec des répercussions en Corée du Sud et au Japon où les grands vents propulsent régulièrement de la poussière de sable. À l'automne 2001, Environnement Canada a même retrouvé des particules dans l'ouest canadien.

 

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Le sol dans la région de Tulufan, province du Xinjiang.Region des plus désertiques du pays.
Photo : Sammy Zou

 

Afin de lutter contre ce phénomène, la chine depuis ces 20 dernières années a lancé un projet titanesque, celui de faire une « grande muraille » constituée d’arbres sur une longueur de plus de 4480 km, traversant 13 provinces et représentant au total une superficie d’environ 343 000 hectares. Cette nouvelle forêt pourrait, si elle réussit à pousser, enrayer la désertification.

Malgré un certain succes de ce projet et les milliers de paysans encouragés par leur gouvernement à abandonner leurs cultures pour se lancer dans cet ouvrage monumental afin de battre leur ennemi le désert, il n’en reste pas moins que quelques difficultés rendent délicat l’aboutissement de celui-ci.

 

En effet sur les 30 milliards d’arbres plantés sur les deux dernières décennies, seulement 25%  ont survécu, mais le gouvernement chinois ne voulant pas baisser les bras s’est lancé dans un autre projet en parallèle tout aussi inventif, celui de provoquer des pluies lorsque les conditions sont favorables. Ainsi entre 1995 et 2003 plus de 210 Milliards de mètres cubes de précipitations provoquées par l’homme se sont abattus pour contrer le phénomène, pour un coût estimé à  266 millions de dollars américains.

 

En conclusion il reste tout de même une lueur d’espoir, car de plus en plus on peut voir que ce soit dans les moyens déployés ou dans l’implication des médias chinois, de la population, ou encore d’ONG internationales ou locales, pour la réalisation de divers projets de reforestation et de sensibilisation de la population, un véritable « engouement » qui se développe depuis ces dernières années. Alors, même si devant la gravité du problème, leurs actions semblent vaines elles restent néanmoins encourageantes.

 

 

 

 

                                                                                                      Fuyumie Zelnik